Prostatectomie : effets secondaires et incontinence

Le prostatectomie est une intervention qui consiste en l’ablation de la prostate chez l’homme. Elle intervient le plus fréquemment suite à la découverte d’une tumeur cancéreuse trop avancée pour épargner la prostate. Cette opération expose à certaines complications comme les fuites urinaires ou un dysfonctionnement érectile.

Mais l’on peut continuer à bien vivre après un cancer de la prostate. Les effets secondaires d’une prostatectomie ne sont pas tous irrémédiables.

Une opération délicate

Logée dans le bassin, la prostate est une petite glande située entre la vessie et l’urètre. Nerfs et muscles servant à la miction et à l’éjaculation l’entourent. La prostatectomie est une intervention de précision pour préserver ces structures délicates et indispensables à la continence et à l’éjaculation.

Une fois l’intervention terminée, un cathéter est inséré pour vider la vessie. La vessie est ensuite reliée au canal urinaire sur le cathéter. Un temps de cicatrisation est nécessaire, le cathéter est laissé en place durant ce laps de temps.

Altération de la fonction érectile

La prostate est entourée par les nerfs et les vaisseaux sanguins qui permettent l’érection. Même si les instruments de précision des chirurgiens permettent le plus souvent d’épargner ces structures, il se peut que les zones cancéreuses soient enchâssées dans ces dernières et qu’il faille les ôter également. Il arrive également qu’elles soient traumatisées par l’opération. Dans ces cas la fonction érectile peut être partiellement ou totalement altérée. Lorsque le dysfonctionnement n’est pas total est proposée une rééducation érectile, des médicaments peuvent aussi être proposés pour les troubles de l’érection liés à la prostatectomie.

Fuites urinaires post-opératoires

L’autre trouble associé à la chirurgie de la prostate sont les fuites urinaires. Suite à l’opération, la sonde vésicale est habituellement laissée une semaine le temps de la cicatrisation. Après, durant les premières semaines qui suivent l’intervention, la majorité des patients souffrent d’incontinence urinaire mais celle-ci est transitoire. Il faut en général un trimestre pour retrouver la continence. Durant cette période, l’utilisation de protections masculines se révèlent être la solution la plus pratique et efficace.

Dans la plupart des cas, il s’agit d’incontinence d’effort pouvant varier de quelques gouttes à des fuites massives, que ce soit lors d’efforts importants ou modérés. Seul 2 à 3% des patients sont confrontés à une incontinence permanente après une prostatectomie.

Rééducation et mode de vie

En première intention, pour retrouver le chemin de la continence, la rééducation vésicosphinctérienne couplée ou non à des médicaments (anticholinergiques) donne de bons résultats, surtout sur les fuites modérées.

Modifier son mode de vie en réduisant les facteurs favorisant l’incontinence permet au patient d’améliorer son quotidien après une prostatectomie. La réduction des boissons et irritants vésicaux (café, épices) et aller aux toilettes à heures régulières améliorent la continence.

Dans les cas les plus sévères, la mise en place d’un sphincter artificiel peut être proposé au patient mais c’est une opération lourde et qui nécessite d’être réitérée après quelques années (7 à 10 ans).